Le titre de ce post est le titre d'un livre paru au début de cette année 2017 aux éditions Première Partie. Il s'agit de livrer une approche protestante sur la question de cette crise écologique.
Dès la préface d'Olivier Abel le constat est posé :
"L'épuisement planétaire des ressources, les déséquilibres climatiques déterminent des accidents et des catastrophes mais exacerbent aussi des injustices génératrices d'envies, de guerres, de famines. Le combat contre les maux naturels ne doit pas faire négliger celui contre les injustices sociales, et réciproquement : nous ne devons lâcher aucun de ses bouts. La tâche est immense, multiforme, délicate et urgente." (p. 15)
A partir de là il s'agit de penser le monde comme création - sans verser dans le créationisme - merci à l'introduction de Robin Sautter de le rappeler, mais en témoignant d'une espérance. Une espérance biblique, le texte biblique est ici travaillé à la fois par Jean-Philippe Barde sur l'axe de la création (chap/ 1) et par Otto Schaeffer sur celui de l'eschatologie : de l'espérance exigeante pour le croyant dans son rapport au monde (chap. 2). Les propos de Calvin sur la nature sont alors rapportés dans une perspective joyeuse (chap. 3). L'austère genevois passant presque pour un hédoniste décroissant sous le plume de Stéphane Lavignote :
"Calvin hier, comme les partisans de la décroissance aujourd'hui, est accusé de vouloir brider le bonheur, de vouloir construire une société d'ascète. ce serait mal lire Calvin - mais aussi les partisans de la décroissance - qui dénoncent autant les ascètes que les athlètes, ceux qui se perdent dans les biens de ce monde comme ceux qui s'en privent. Il faut sans doute reprendre chez Calvin des choses simples - regarder les choses comme image du créateur, réfléchir à nos actes en fonction de notre vocation, gérer le monde et non le dominer, rendre compte de nos actes, gérer pour la charité, limiter les inégalités de richesse.. - mais relire aussi ce qu'on s'attend le moins à y trouver : l'appel au plaisir. L'appel à la simplicité du plaisir de regarder la nature, de profiter de ses goûts et ses odeurs, l'émerveillement devant les résultats de l'activité solaire... "(p.89)
Calvin hier, Jacques Ellul plus proche de nous, lu par Frédéric Rognon (chap. 4) sortent le protestantisme d'une vision simpliste comme origine du capitalisme et idéologie religieuse du succès favorable à un développement technologique a tout va. Car avec la question de l'écologie c'est bien la question d'une économie - loi de la maison - qui permette la survie de tous qui est posée. "Le défi écologique nous met en demeure de réinventer la notion même d'économie" (p.132) conclue Arnaud Berthoud (chap. 5). Finalement (chap. 6) Jérome Cotin pose la question de la place de la nature dans l'expression liturgique.
Résumer un livre de plus de 150 pages en un post de blog est un peu "mission impossible"... Mais j'espère vous avoir donné envie d'ouvrir ce livre. Vous pouvez vous le procurer en cliquant ici
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