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vendredi 29 juillet 2016

3 livres pour penser ce monde et notre époque

L'AGE DES LIMITES, de Serge Latouche 
Quelles soient géographique ou territoriales, politiques, culturelles, écologiques, économiques, ou intellectuelles et morales, nous sommes conditionnés par nos limites. Il a fallu force d'idéologie pour nous faire croire à un progrès illimité porté et portant une croissance infinie. De cette analyse, Serge Latouche invite à vivre une autolimitation et à porter un idéal de décroissance, et ce en vue de reconstruire un monde commun.

ECOSOCIALISME, l'alternative radicale à la catastrophe écologique capitaliste, de Michaël Löwy
Ce deuxième livre est une des sources citées par Serge Latouche dans l'âge des limites (et dans d'autres de ses livres). Sur 250 pages, les 150 premières posent le concept d'écosocialisme en vis à vis avec le marxisme, en référence à la philosophie politique de Walter Benjamin. Les 100 pages suivantes sont des études de cas aux Etats Unis et au Brésil. Une longue citation des pages 40 et 41  :
"C'est l'ensemble du mode de production et de consommation, construit entièrement autour d'une consommation énergétique toujours croissante, de la voiture individuelle et de nombreux autres produits ménagers énergivores - qui doit être transformé, avec la suppression des rapports de production capitalistes et le commencement d'une transition au socialisme. Il va de soi que chaque transformation du système productif ou des transports - remplacement de la route par le train, par exemple - doit se faire avec la garantie du plein emploi de la force de travail.
Quel sera l'avenir des forces productives dans cette transition vers le socialisme - un processus historique qui ne se compte pas en mois ni en années ? Deux écoles s'affrontent au sein de ce que l'on pourrait appeler la gauche écologique. L'école optimiste, selon laquelle, grâce au progrès technologique et aux énergies douces, le développement des forces productives socialistes pourrait satisfaire "chacun selon ses besoins" (reprenant le schéma de l'expansion illimitée), n'intègre pas les limites naturelles de la planète, et finit par reproduire sous l'étiquette "développement durable", le modèle socialiste ancien. L'école pessimiste, qui part de ces limites naturelles et considère qu'il faut limiter, de façon draconienne, la croissance démographique et le niveau de vie des populations, caresse parfois, le rêve d'une "dictature écologique éclairée" : comme il faudrait réduire de moitié la consommation d'énergie, au prix d'un renoncement à notre mode de vie (maison individuelle, chauffage très confortable, etc.), ces mesures, qui seraient fort impopulaires, ne pourraient être imposées que sans l'assentiment de la société.

Il me semble que ces deux écoles partagent une conception purement quantitative du développement des forces productives. Il y a une troisième position, qui me parait plus appropriée, dont l'hypothèse principale est le changement qualitatif du développement : mettre fin au monstrueux gaspillage des ressources par le capitalisme, fondé sur la production à grande échelle de produits inutiles ou nuisibles, pour orienter la production vers la satisfaction des besoins authentiques, à commencer par ceux qu'on peut désigner comme "bibliques" : l'eau, la nourriture, le vêtement, le logement"

LES CHRÉTIENS DANS LA MOUVANCE ALTERMONDIALISTE, dirigé par Christophe Grannec

 Construit autour de deux chapitres : l'un sur le CCFD et l'autre sur le Secours Catholique, ce livre s'ouvre par un chapitre central sur les liens entre la théologie de la libération et la mouvance altermondialiste et se referme sur un chapitre sur le catholicisme et le rapport au monde avant de poser la question de l'islam dans le mouvement altermondialiste. Ouvrage très catholique donc, et quand il aborde l'Islam fait l'apologie de Tariq Ramadan comme "l'un des rares intellectuels musulmans à tenir un discours altermondialiste et à encourager les musulmans à s'impliquer dans le mouvement" (p. 158). Les "frères musulmans" comme figure altermondialiste on aurait pu rêver mieux. Malgré ce défaut majeur sur l'Islam, ce livre notamment par la contribution de Sylvie Ayer : "des théologies de la libération à la mouvance altermondialiste" est une bonne porte d'accès au questionnement éthique chrétien sur le monde et sur les changements souhaité par les mouvements altermondialistes.

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